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9 juillet 2009 4 09 /07 /juillet /2009 18:38

A l'origine, le chapeau conique (non) était porté par les paysans pour se protéger du soleil, mais aussi de la pluie, sous le climat tropical du Vietnam. 
Les hommes, aujourd'hui, l'ont remplacé par une casquette mais les femmes, surtout celles qui travaillent dans les champs, continuent de le porter.
Il est devenu un élément du costume traditionnel des Vietnamiennes avec l'ao dai, cette tunique ajustée, avec un col montant, portée sur des pantalons amples.
(En 1975, au moment de la réunification du pays, l'ao dai avait été remplacé par un triste uniforme - un corsage porté sur un pantalon - mais depuis la fin des années 1980, l'ao dai a retrouvé les faveurs des Vietnamiennes.


Tiges de bambou et feuilles de latanier constituent les matières premières nécessaires à la fabrication des chapeaux coniques, les non.
Les tiges de bambou sont coupées en 16 brins et soigneusement polies avec un couteau tranchant avant d'être courbés en cerceaux bien ronds qui sont ensuite lacées pour constituer l'armature du chapeau.


Les feuilles de latanier (le latanier est une variété de palmier) sont soigneusement sélectionnées car elles doivent être jeunes, et repassées pour devenir lisses puis elles sont cousues sur la structure de bambou.
Lorsque la confection du chapeau est achevée, il est enduit de plusieurs couches de résine qui l'imperméabilise et lui permettent de conserver ses couleurs.
Le non est ensuite mis à sécher au soleil avant d'être vendu.



La région de Hué est réputée pour la fabrication de "chapeaux à poèmes" : entre les feuilles de latanier sont insérés des poèmes que l'on peut lire par transparence. 
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9 juillet 2009 4 09 /07 /juillet /2009 16:52
Des baguettes de bambou sèchent sur les bords des champs et des routes...
Liées ensuite en gerbes vivement colorées, elles attendent d'être enduites de pâte odorante, puis assemblées par paquets de dix, vingt, cinquante... et sont proposées à la vente un peu partout.
Incorporer directement le parfum à la pâte est un travail plus délicat que le vaporiser sur les bâtonnets en fin de préparation, mais le parfum exhalé au moment de la combustion est de bien meilleure qualité.
Se consumant dans les temples, l'encens auréole les colonnes et les statues d'une fumée bleutée...



Originellement, l'encens est la résine qui coule des entailles faites dans le tronc d'un arbuste : le boswellia.
Cette résine est broyée très finement puis mélangée à un support combustible de manière à se consumer plus ou moins lentement. Le support combustible qui est utilisé est fonction des ressources locales : sciure de bois, charbon de bois, plantes séchées et réduites en poudre...
Taille et forme des encens sont très variées : baguettes plus ou moins épaisses à planter dans la cendre contenue dans les grandes urnes des temples, serpentins plus ou moins grands à suspendre au plafond (certains mettent une semaine à se consumer) , clous fumants de forme conique à déposer sur l'autel... 




la symbolique de l'encens 

La valeur symbolique de l'encens est présente dans toutes les religions.
Depuis l'Arabie, les caravanes l'acheminaient jusqu'en Egypte où les prêtres l'utilisaient lors des cérémonies.
Les Aztèques, les Mayas... le faisaient brûler sur des galettes de maïs qu'ils portaient en offrande aux Dieux.
La Reine de Saba, lorsqu'elle partit à la rencontre du Roi Salomon, emporta une grande quantité d'encens dans ses présents
Lors de la traversée du désert, les Hébreux le brûlaient quotidiennement dans le tabernacle, au coucher du soleil
Il était présent dans toute la culture méditerranéenne et faisait partie des commerces d'Oman
Dans la religion catholique, il était, avec l'or et la myrrhe un présent des Rois Mages à Jésus
Dans le Cantique des Cantiques, les seins de la bien-aimée sont nommés l'un "
colline de l'encens" et l'autre "mont de la myrrhe"
... 

Au Vietnam, il n'est pas envisageable d'entrer dans une pagode sans y brûler de l'encens. Selon les circonstances, on en brûle tout un paquet, ou quelques bâtonnets seulement, mais toujours en nombre impair (sauf s'il s'agit d'une offrande mortuaire), les nombres pairs étant maléfiques.
Après avoir allumé l'encens, les fidèles se recueillent quelques instants devant l'autel puis s'inclinent respectueusement avant de planter les bâtonnets dans une urne emplie de cendres.
La fumée bleutée qui se dégage des bâtonnets et des serpentins, et le parfum qui imprègne les lieux nous entr'ouvrent les portes d'un autre monde. En s'élevant, elle établit le lien entre la terre et le ciel et emporte les prières jusqu'aux ancêtres et aux Dieux. L'encens purifie et sanctifie en associant l'humain aux Dieux, le fini à l'infini, le mortel à l'immortel. 

      
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9 juillet 2009 4 09 /07 /juillet /2009 09:07
Au cours des siècles, confucianisme, taoisme et bouddhisme se sont mêlés avec les croyances populaires pour former le Tam Giao, ou Triple Religion.


Le confucianisme qui est plus une morale politique qu'une religion attribue à chacun sa place, ses droits et ses devoirs, aussi bien au sein de la famille que dans la société.
Il reconnaît une grande importance à l'éducation et la connaissance n'est pas réservée à ceux qui sont bien nés mais à ceux qui la méritent et font preuve de détermination.
Les concours mandarinaux qui étaient accessibles à tous (sauf aux femmes et aux comédiens) demandaient une connaissance parfaite des Cinq Classiques de Confucius ainsi que du bouddhisme et du taoïsme.



Le taoïsme comprend deux principes complémentaires : le yin (principe mâle, actif, céleste, lumineux) et le yang (principe féminin passif, terrestre, obscur) et il étudie la relativité de toute expérience.







Il est pratiqué à deux niveaux. Le niveau des lettrés qui s'applique à une méditation sur les forces en présence dans l'univers et le niveau populaire qui est une religion emplie de divinités et de génies.


















Le bouddhisme du Vietnam est le Mahayana, ou Grand Véhicule. Contrairement au Hinayana, ou Petit Véhicule, il reconnaît l'existence de bouddhas et boddhittsavas, ces personnages qui renoncent au nirvana et se réincarnent parmi les hommes pour les aider à se délivrer de la souffrance.







Le culte des ancêtres est millénaire et il implique que les ancêtres continuent à vivre parmi leurs descendants (cette pratique est appuyée par le confucianisme qui prône la piété filiale).
Dans chaque maison, des tablettes symbolisant les ancêtres sont présentes sur l'autel et leur culte est assuré par le descendant aîné de la famille. Ils sont vénérés par des offrandes de nourriture, d'encens, des simulacres de billets et d'objets en papier à chacun des anniversaires de leur mort.


les lieux de culte

Il existe un peu partout des lieux de culte dans lesquels les fidèles viennent se recueillir.
La pagode (chua), présente dans chaque village, sur un terrain sacré et à l'abri des inondations, est plus spécifiquement réservée au culte du Bouddha. Avec des colonnes et des charpentes souvent en bois de fer (lim), sa construction est orientée soit vers le Sud (symbole de l'Esprit) soit vers l'Ouest (symbole de la Tranquillité).

Après en avoir franchi le portail d'entrée, les fidèles se rendent dans les salles de la pagode et déposent leurs offrandes devant les statues des Bouddhas des Trois Mondes : le passé, le présent et l'avenir, avant de se recueillir devant le Bouddha Amida, entouré de ses deux boddhisttavas 
On vénère dans la pagode  toutes les divinités bouddhistes et taoïstes et il n'est pas pensable de se rendre dans une pagode sans y brûler de l'encens mais chacun va et vient, se recueille, discute avec les moines, boit du thé...
Pour illustrer le dicton vietnamien qui affirme  "la terre du roi, la pagode du village, le paysage de Bouddha", le jardin accueille des arbres comme le figuier (symbole de bonté), le frangipanier (transmetteur d'énergie cosmique), le kapokier (lien entre la terre et le ciel), les lotus (symbole du nirvana)...


Le Temple (den ou Mieu) est plutôt consacré au culte des héros mais il offre la même sérénité que les pagodes avec ses jardins, ses points d'eau...

La maison communale (dinh) est souvent dédiée à un esprit du village ou à un être exceptionnel. C'est à la fois un lieu de culte et de rencontres. On y célèbre tous les événements importants du village.
Le lieu de l'édification est soigneusement choisi, toujours orienté vers une rivière ou un fleuve pour conjurer la malédiction du village. 

 
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9 juillet 2009 4 09 /07 /juillet /2009 08:55
Dans la zone des moussons, entre le tropique du Cancer et l'Equateur - ce qui lui assure une forte humidité - le Vietnam se déploie sur 1 650 kilomètres du Nord au Sud, comme un long ruban en forme de S, depuis le golfe du Tonkin jusqu'au golfe de Thaïlande.




Ses côtes s'étirent sur 3 250 kilomètres qui baignent dans la mer de Chine et le golfe du Tonkin en y éparpillant quelques milliers d'îlot et d'archipels.









Le fleuve Rouge (Song Hong), long de 1 150 kilomètres, prend sa source en Chine du Sud, dans la province du Yunnan avant de traverser le Nord du Vietnam où il s'enrichit de deux grands affluents : le fleuve Clair (Song Lo) et le fleuve Noir (Song Da). Il se perd ensuite dans un immense delta de 15 000 km2 avant de disparaître dans la mer de Chine.




Le Mékong (Cuu Long Giang) dont le nom signifie "le fleuve des neuf dragons" prend sa source sur les hauts plateaux du Tibet et traverse, sur plus de 4 000 kilomètres, la Chine, la Birmanie, le Laos, la Thaïlande et le Cambodge avant d'atteindre le Sud du Vietnam. Il flâne alors en déposant ses alluvions pour créer un immense delta de 3 666 km2.



Avec Huong, la rivière des parfums de Hué, Thu Bon à Hoi An, Bach Dang, l'une des seize rivières qui traversent Haïphong et qui fut immortalisée par la victoire des Vietnamiens sur les Chinois au Xème siècle... et toutes les autres rivières... le Vietnam est doté d'un important réseau fluvial de 41 000 kilomètres auquel il faut ajouter plus de 3 000 kilomètres de canaux.


Le Vietnam est une terre qui n'en finit pas de nous attirer dans ses reflets. 
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8 juillet 2009 3 08 /07 /juillet /2009 19:57

A 130 km de Hué, la charmante cité de Hoi An, située à 5 km de la mer, était au XVème siècle un important port du royaume de Champa.
Hollandais, Portugais, Britanniques, Français, Japonais, Chinois... venaient y acheter la soie, la porcelaine, le thé, la laque...
Mais peu à peu, la
Thu Bon, la rivière qui reliait Hoi An à la mer, s'ensabla et il fallut construire un autre port : Danang. La petite ville tomba dans l'oubli. Ce qui la préserva des bombardements contrairement à Danang, devenu une base aéronavale américaine depuis 1965.
Aujourd'hui,
Hoi An ressemble à un musée à ciel ouvert avec ses temples, ses ponts, ses jolies maisons de notables...
Autrefois, toutes les maisons étaient construites en bois, décorées de planches laquées et de panneaux avec des inscriptions chinoises. Les piliers, eux aussi, étaient sculptés ou décorés. Par endroits, cette architecture est demeurée intacte (l'Unesco a recensé 850 bâtiments d'intérêt historique) et la promenade dans les ruelles étroites (piétonnes, il faut le souligner !) est un ravissement pour les yeux.


Cau Nhat Ban, le pont couvert japonais 
Construit à la fin du XVIème siècle, il reliait les deux quartiers distincts qu'étaient le quartier chinois et le japonais. Large de 3 m et long de 18 m, il est en forme d'arc et a la particularité d'être couvert afin de protéger les passants aussi bien de la pluie que du soleil. A ses extrêmités, des statues (deux singes du côté chinois et deux chiens du côté japonais) rappellent ses dates de construction : de 1593 à 1595.


La maison
Tan Ky



Au milieu du pont, coiffée de tuiles jaunes et vertes, se trouve une pagode bâtie en 1793, toujours habitée mais transformée aujourd'hui en maison artisanale et spécialisée dans les ouvrages de broderie.
Elle est admirablement conservée et offre un mélange réussi de styles : l'autel des ancêtres (vietnamien), le plafond légèrement sphérique du salon (japonais), la cour (chinoise), les piliers en bois de jacquier gravés de poèmes calligraphiés en incrustations de nacre, les meubles de bois sombre sculptés.
Le maître des lieux parle le français et réserve aux visiteurs un accueil des plus agréables.






Chua Phuoc Kien, le temple des Chinois
Construit en 1792, il est consacré à Thien Hau, la déesse protectrice des pêcheurs et des marins.


l
a rue Tran Phu
Dans le quartier piéton, nous faisons une halte dans un petit restaurant : le
Hoàng Hà. C'est un ancien copain d'école de notre ami Xuong qui en est le patron et nous dégustons ensemble un délicieux bol de pho et des gâteaux à la banane.
Dans le quartier piéton, les boutiques offrent les produits les plus divers. C'est là que nous avons acheté des bouteilles de ce produit-miracle pour les maux de dos (?!) : un serpent (petit naja, je crois) qui macère dans de l'alcool avec quelques herbes mystérieuses. "Il ne faut surtout pas en boire plus d'un très petit verre, le soir, en cas de crise" nous recommande Xuong. Le bocal est toujours intact, chez moi, sur une étagère....


 
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7 juillet 2009 2 07 /07 /juillet /2009 13:49

Thu qui nous a accompagnés durant notre séjour dans le Tonkin du nord n'a jamais connu que le régime communiste. Elle fait partie de ce que nous appellerions chez nous la petite bourgeoisie : mère journaliste et père professeur. Même si elle a souffert des grandes restrictions alimentaires pendant son enfance, elle est une inconditionnelle de l'oncle Ho.
Il n'en est pas de même pour Xuong qui nous accueille à Hué. C'est un homme du Sud et, pendant la guerre, il s'est battu aux côtés des Américains. Mais pendant moins de trois ans, ce qui ne lui a pas donné la possibilité de quitter le Vietnam avec eux lorsqu'ils sont partis.
Alors, bien sûr, il n'a pas l'enthousiasme de Thu. C'est un homme brisé qui a eu à souffrir des représailles. Il s'est vu, en particulier, opposer le refus de délivrance du ho khau, ce certificat de résidence qui est indispensable pour pouvoir trouver un emploi. Et il est, bien sûr, extrêmement critique vis à vis du régime en place. 

Chargée d'histoire, la ville de Hué demeure aujourd'hui l'un des foyers intellectuels et culturels du pays. Cette ancienne capitale, outre la beauté de ses monuments, offre un charme paisible et plein de poésie.


Dai Noi, la citadelle de Hué

Construite sur le modèle de la cité impériale de Pékin, sous le règne des Nguyen, au début du XIXème siècle, la citadelle couvre une superficie de 73 hectares. Ses fortifications, qui évoquent les ouvrages conçus par Vauban, s'étendent sur 10 kilomètres de pourtour et atteignent jusqu'à 7 mètres de haut et 20 mètres de large.
Trois enceintes concentriques protègent Kinh Thanh (la ville capitale) qui était le siège des administrations et des hauts dignitaires de la cour, Hoang Thanh (la cité impériale) qui abritait les palais et les temples, puis Cam Than (la cité pourpre) où résidaient l'empereur et sa famille.
La première enceinte est protégée par un fossé large d'une trentaine de mètres que l'on franchit par l'un des dix ponts qui enjambent les douves.


La seconde enceinte est percée de quatre portes superbement décorées, l'une d'elles, Ngo Mon, était réservée à l'empereur. Elle est surmontée d'un belvédère dont le toit central est couvert de tuiles vernissées jaunes (couleur impériale) tandis que les autres toits sont couverts de tuiles vertes. La Cité impériale abrite plusieurs temples mais peu ont échappé aux bombardements de 1968.
La Cité pourpre interdite est protégée par un mur de briques de 4 m de haut et 4 m d'épaisseur mais cette partie de la citadelle a été presque totalement détruite par les Américains lors des bombardements du Têt et elle abrite maintenant des potagers.
Lorsque Bao Dai abdique en 1945, la Cité interdite est laissée à l'abandon.
Aujourd'hui, l'ensemble de la citadelle, inscrite au patrimoine de l'humanité depuis 1993, est à restaurer car la pierre des colonnes et des statues s'effrite et les charpentes sont rongées par les insectes et les infiltrations


la pagode Thien Mu



Nous débutons la journée par une balade en sampan sur la rivière des parfums. Son nom viendrait des frangipaniers qui couvraient autrefois ses rives et embaumaient toute la campagne.
L'activité est intense et nous croisons des dizaines de bateaux qui transportent toutes sortes de matériaux. Certaines familles vivent à bord de leur embarcation dont le confort semble, pourtant, bien rudimentaire.













La promenade sur la rivière des parfums nous mène à la pagode Thien Mu (pagode de la Dame céleste).
Située sur une colline qui domine la rivière, dans un parc somptueux, elle fut construite au début du XVIIème siècle et, au XIXème siècle, l'empereur fit bâtir une tour octogonale de 21 mètres de haut dont chacun des sept étages symbolise une réincarnation du Bouddha. 






le tombeau de Khai Dinh






Une dizaine de kilomètres plus loi, dans le village de Chau Chu, se trouve le tombeau de Khai Dinh (avant-dernier souverain de la dynastie Nguyen qui régna de 1916 à 1925).
C'est un étrange ensemble architectural, construit entre 1920 et 1931, mélange de styles oriental et occidental, dont les temples et les palais sont en béton armé.
Un imposant escalier de pierres, gardé par quatre dragons, mène à une première cour.







Une deuxième série de marches conduit à la cour d'honneur peuplée de statues d'animaux, de soldats et de mandarins.

.
Un dernier escalier donne accès au Thieu Dinh, le temple du culte, à l'étonnante décoration.
Le sol est couvert de tuiles de couleurs et les murs de surprenantes fresques très colorées constituées de morceaux de faïence et de tessons de bouteilles enserrés dans le ciment.
Le plafond, lui, est décoré d'un immense "dragon dans les nuages". 
          



le mausolée de Tu Duc


3 000 hommes travaillèrent pendant trois ans à ce mausolée qui ressemble à un petit palais et se trouve à quelques kilomètres au sud-ouest de Hué, au bord de la rivière des Parfums.
Tu Duc était un lettré et un poète et son mausolée s'intègre parfaitement à la nature environnante.
Au bord du lac, une imposante porte d'entrée permet d'accéder à deux pavillons dans lesquels l'empereur venait se reposer et écrire des poèmes.
Un escalier monumental conduit à la voie des esprits gardée par les traditionnelles statues d'éléphants, de chevaux, de mandarins.
Près des piliers en bois de fer, et dans les différentes cours se dressent des statues qui semblent veiller sur l'endroit.


Sur les toits, les dragons à cinq griffes, symbole de l'empereur, rappellent son pouvoir sur la terre et sur les eaux.


 

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6 juillet 2009 1 06 /07 /juillet /2009 17:34

Hoa Lu se trouve dans la province de Ninh Binh, à une centaine de kilomètres de Hanoï.
Autrefois capitale du Vietnam (au Xème et XIème siècle), elle possédait une citadelle dont il ne reste plus rien aujourd'hui.
Quant à la ville elle-même, elle a été entièrement reconstruite après que les Américains l'aient rasée pendant la guerre. Seuls subsistent deux sanctuaires : celui de Dinh Tien Hoang avec ses piliers de jacquier (le fameux "bois de fer") et son toit couronné de dragons et celui de Le Dai Hành, tous deux rois aux Xème et XIème siècle.

C'est à l'embarcadère de Van Lâm que nous embarquons pour une promenade de 3 heures sur la rivière Ngo Dong qui nous enchante. Nous sommes pilotés par une femme et sa charmante fille de 18 ans (que la mère voudrait bien nous voir ramener en France avec nous !)
La barque se faufile successivement sous trois montagnes dans des galeries fraîches, à la voûte très basse. Dans une vaste cavité, les Vietcongs avaient établi un hôpital militaire pendant la guerre et d'autres grottes auraient servi de grottes à des pilotes américains capturés.
La barque glisse en silence au milieu des rizières inondées dans lesquelles viennent se baigner les pieds des montagnes.
Un paysage exceptionnel, d'une grande sérénité, s'offre à nous, troublé seulement par les quelques barques que nous croisons.
Entre les galeries, la rivière semble un vaste lac d'eau limpide et calme, bordé de falaises calcaires.
Nous remarquons avec amusement que lorsque les rameurs sont fatigués, ils se servent de leurs jambes pour ramer. 
Pendant une courte halte sur la rive, nous discutons avec un vieux monsieur (il a 86 ans. Il se refuse à être à la charge de sa famille, alors il vit seul dans sa bicoque au bord de la rivière. Il utilise sa barque pour aller faire quelques courses lorsque cela lui est nécessaire.
Nous revenons à l'embarcadère emplis de sérénité.
 
Dans la commune de Ninh Hai, nous découvrons la pagode Bich Dông à flanc de montagne. Elle est construite en trois parties. La première Chua Hua, construite sur une plate forme au milieu d'un jardin luxuriant. De là, un escalier étroit permet d'accéder à la pagode Trung, taillée dans la paroi de la montagne et embellie de stalactites et de stalagmites. Après avoir traversé cette "grotte", nous accédons à la pagode Thuong dédiée au Bouddha de la miséricorde. Et là, le paysage qui s'étend à nos pieds est féerique.
Aujourd'hui, le lieu est investi par des moniales qui travaillent les écritures du Bouddha et cultivent les jardins alentour sous la direction d'une supérieure. "Très sévère" nous confie la jeune moniale avec qui nous discutons un moment. 

consulter l'album : baie d'Halong terrestre
(à suivre : Hué, la cité impériale)
 
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5 juillet 2009 7 05 /07 /juillet /2009 17:34


Au départ de Hanoï, nous empruntons la route nationale 5, vers l'est, et nous descendons la vallée du fleuve rouge, truffée de rizières dans lesquelles s'activent hommes et femmes.

 
Nous faisons une halte dans la campagne, devant une fabrique de briques en plein air où nous partageons la bonne humeur de ceux qui y travaillent.
 
Après 120 km de circulation dense où nous croisons un grand nombre de camions (dont on se demande comment ils peuvent encore rouler) qui transportent toutes sortes de marchandises, des vélos qui disparaissent sous leur chargement de plantes diverses, de cages emplies de poules ou de canards, des cavaliers sur leur buffle... nous arrivons à Haïphong, deuxième port du Vietnam après Saïgon.

Haïphong
Bombardée par les Français en 1946, minée sous Nixon, Haïphong a été ensuite le port d'où sont partis en exode des dizaines de milliers de boat people.
Nous y visitons la pagode Du Hang et le dinh de Hang Kenh




La maison communale (dinh), souvent dédiée à un esprit du village ou à un être exceptionnel, est à la fois un lieu de culte et un lieu de rencontre. On y célèbre les mariages, les procès... et on y traite des affaires importantes pour le village
Autrefois, tous les villages possédaient un dinh à la construction duquel participaient tous les villageois.
Le lieu de l'édification était soigneusement choisi et toujours orienté vers une rivière ou un fleuve afin que la malédiction ne s'abatte pas sur le village. A défaut, les villageois devaient y creuse un bassin.

la baie d'Halong 
En début de soirée, nous arrivons dans la ville de Bai Chay, sur les bords du golfe du Tonkin.
Si les restaurants de Bai Chay proposent poissons et fruits de mer délicieusement cuisinés, c'est bien là le seul intérêt de l'endroit qui est sale et déborde de magasins de pacotille.
Nous dînons avec Thu et Duc Bao qui nous ont accompagné depuis Hanoï. Après le repas, un petit passage dans une "boîte" locale nous convainc que les Américains n'ont pas tout à fait perdu la guerre : les jeunes qui sont là sont tout à fait occidentalisés et certains s'évertuent à chanter sur la scène, à tour de rôle, des tubes américains. Thu ne semble pas partager (ni comprendre) notre déception.


Le lendemain, nous embarquons pour une promenade de huit heures dans la baie d'Halong. 
D'une superficie de 1 550 km2 et située dans la partie ouest du golfe du Tonkin, la baie d'Halong abrite près de 3 000 îles (dont seules une quinzaine sont habitées en permanence, les autres abritant des colonies de singes et d'oiseaux) et îlots qui surgissent de la mer en d'étranges sculptures.
Elle a été classée patrimoine mondial de l'humanité par l'Unesco et certains la qualifient de "huitième merveille du monde". Les archéologues y ont découvert des objets qui attestent que cette région est habitée depuis plus de 10 000 ans.
Ha Long signifie "le dragon descendant" et trouve on origine dans la légende :

l'empereur de jade fit un jour appel à un grand dragon et à sa progéniture afin qu'ils l'aident à arrêter les envahisseurs venus de la mer.
Les dragons bombardèrent avec des blocs de jade les vaisseaux ennemis qui furent aussitôt transformés en une multitude d'îlots.
Séduits par le paysage qu'ils avaient ainsi créé, les dragons décidèrent de s'établir définitivement dans la baie et l'un de leurs descendants, long de plus de trente mètres, y vivrait encore.
 
Il règne dans la baie d'Halong une atmosphère tout à fait particulière et l'endroit est somptueux. La variété des couleurs et des formes des îlots offrent un paysage toujours changeant. Le silence et la légère brume apportent une impression de totale irréalité.
Nous naviguons en dehors du temps avec l'étrange sensation de tourner en rond, d'être perdus dans ce dédale d'îlots. Nous croisons parfois une péniche dont la ligne de flottaison est très basse tant elle est chargée de charbon.
Puis au détour d'un des innombrables rochers, nous découvrons un village de pêcheurs ou une barque isolée.
Nous visitons la grotte de Dau Go, que les Français avaient baptisée "grotte des merveilles". Dau Go signifie "bouts de bois" et elle porte ce nom parce que, dans sa troisième salle, le général Tran Hung Dao cacha les pieux effilés garnis de pointes de fer qui, plantés dans le lit du Bach Dang, à Haïphong, permirent de couler la flotte chinoise au Xème siècle.
Ses trois salles sont ornées de magnifiques stalactites et stalagmites qui évoquent des dragons, des bouddhas...  

Nous rentrons au port à la nuit tombée, émerveillés .



consulter l'album : Haïphong et baie d'Halong
(à suivre : Hoa Lu et sa baie d'Halong terrestre)
 
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4 juillet 2009 6 04 /07 /juillet /2009 21:43
Dans la baie d'Halong
le dragon vainqueur
s'était envolé.
Dans le dinh d'Haïphong
le Bouddha rieur
attendait.

 

Sur les rives du lac Hoan Kiem 
où les amoureux se promènent
une halte dans un café
pour déguster, en riant, des beignets.

Dans un bocal de verre
un cobra se désespère.

Au mausolée Ho Chi Minh
défiler dans la discipline
devant le cercueil de verre
du héros de la guerre meurtrière.

Au coeur de la vieille ville
d'Hanoï, assaillis de mille odeurs,
dans le cyclopousse qui se faufile
au milieu des vélomoteurs.


 
Pour me défier du froid
à mon cou une écharpe de soie.
 
Au départ de Tam Coc
une ballade sur la Ngo Dong,
cette paisible rivière
bordée de rizières.

 
A Saïgon, l'encens, en volutes bleutées,
dans la pagode dédiée
à la Dame Céleste, Thien Hau,
protectrice des bateaux.

 

Tous les bâtonnets rapportés
se sont envolés en fumée.

Derrière ses murs fortifiés,
la Cité impériale,
ancienne capitale
des lettrés.

Dans toutes les cités, 
les belles vietnamiennes
sveltes et distinguées
dans leur ao dai de lycéenne.

A mon poignet
un bracelet de jade aux fermoirs dorés.

Aux environs de Hué,
le mausolée Tu Duc,
son jardin paysager,
ses étangs où fleurissent les lotus.

 

En haut d'une colline,
tout en extravagance
avec ses murs de faïences
incrustées, le tombeau de Khai Dinh.


Sur mes cheveux décoiffés
le chapeau à poème de Hué.

Dans le village de l'ethnie
Hmong, une gorgée d'alcool de riz
et une bouffée de tabac
dans une pipe à eau, en bois.

Le dédale des ruelles du marché
et ses paysannes accroupies
derrière les étalages colorés
dans la poussière et le fouillis.


Sur ma table de chevet
un ravissant coffret laqué.

A l'hôtel Victoria 
de Phan Tiet, une douceur d'été,
des massages à l'aloe vera,
les thung chai sur la mer argentée.

 

Pagodes, rizières,
somptueuses rivières,
sampans et jonques colorées,
langoustines et crustacés,
bols de pho,
villes encombrées,
marionnettes sur l'eau,
champs inondés,
multitude de deux-roues,
ao dai colorés,
chapeau de bambou,
yeux bridés,
pauvreté,
sérénité.

La magie d'un monde si différent
pulvérise les certitude de l'Occident.

 

 
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4 juillet 2009 6 04 /07 /juillet /2009 12:35



Sur une bande de terre étirée en forme de S, longue de 1 650 km, la multitude des temples et des pagodes, le mélange du communisme et du culte des ancêtres, les reflets d'argent de la mer de Chine, l'approche discrète des habitants, la rencontre d'autres humanités, l'effervescence des grandes cités, le charme "colonial" des petites villes, la perception d'une culture plusieurs fois millénaires si éloignée de notre occidentalisme... le Vietnam, mon premier voyage en Asie, a été un émerveillement.

un peu d'histoire
Pendant des siècles, l'histoire du Vietnam a été tourmentée par les conflits qui l'ont jalonnée...
En 1954, les accords de Genève mettent fin à la colonisation française mais, dès 1956, des conseillers militaires américains arrivent dans le Sud du pays pour soutenir le président du Sud-Vietnam, installé à Saïgon. C'est le début d'une nouvelle guerre qui se termine par le retrait des troupes américaines après la signature des accords de paix de Paris, en 1973.
Le bilan est désastreux : 2 millions de morts parmi les militaires, 5 millions de tués, blessés, mutilés parmi les civils.
20% du territoire ont été empoisonnés par 72 millions de litres de défoliants qui ont décimé la flore et la faune sauvage et provoquent encore cancers et malformations chez les nouveau-nés.
13 millions de tonnes de bombes larguées sur le pays (3 fois plus que ce qui a été déversé sur toute l'Europe pendant la deuxième guerre mondiale) ont détruit la plus grande partie de l'outil industriel et les réseaux de circulation.
Le pays est officiellement unifié en 1976 et prend le nom de République socialiste du Vietnam. Mais les purges du régime communiste accompagnent la réunification entraînant l'internement dans des centres de rééducation de dizaines de milliers de personnes.
La reconstruction est difficile. Confronté au blocus économique et à l'isolement diplomatique, le Vietnam doit faire face à une pénurie alimentaire croissante et, simultanément, il doit affronter militairement le Cambodge et la Chine.
Pourtant depuis quelques années, la détermination des Vietnamiens a permis au pays d'atteindre une croissance économique annuelle de 7% en moyenne.
Le pays est redevenu l'un des plus grands exportateurs de riz et son sous-sol recèle des gisements de pétrole, d'étain, de zinc, d'argent, de pierres précieuses et de charbon.

un regard sur le Vietnam
 




légende

Il était une fois - l'histoire remonte à l'aube des temps - une ravissante fée qui vivait dans les montagnes du Nord. Ou peut-être était-ce une princesse immortelle... Le temps a estompé ses origines.
Elle s'appelait Au Co et l'un de ses voyages la conduisit jusque dans la plaine de Song Hong, le fleuve Rouge. C'est là qu'elle rencontra Long Quan, le dragon des mers, descendant de Than Nong, dieu de l'agriculture.
Ils tombèrent éperdument amoureux et engendrèrent cent fils. Mais, un jour, craignant que leur histoire ne se ternisse, Long Quan dit à sa femme "Je suis dragon et tu es fée des montagnes et notre amour ne peut être éternel. Nous allons donc nous quitter. J'emmènerai cinquante de nos fils vers les régions côtières et tu emmèneras les cinquante autres vers les hautes plaines".
Cinquante des fils fondèrent avec leur père la première nation vietnamienne, Van Lang, et les autres donnèrent naissance aux ethnies minoritaires qui peuplent encore le Vietnam.
C'est pour cette raison que, aujourd'hui encore, les Vietnamiens se considèrent comme les fils du Dragon.



Hanoï
Situé sur la rive droite du fleuve rouge, Hanoï est la capitale du Vietnam unifié.


Honneur à l'oncle Ho
Sur la place
Ba Dinh, Ho Chi Minh proclama l'indépendance en 1945, c'est donc là que lui a été édifié un mausolée, bâtisse de style stalinien. C'est un lieu de pèlerinage important pour les Vietnamiens et la queue est toujours impressionnante : elle avance lentement et les soldats, postés tout le long du parcours veillent avec autorité à ce que les règles soient respectées : silence, pas de sac ni appareil photo, tenue correcte (casquettes, shorts et mains dans les poches sont interdits).
Tout çà pour passer, sans s'attarder, devant le corps embaumé de l'oncle Ho qui repose dans un sarcophage de verre ! Il avait pourtant exprimé le souhait d'être incinéré et que ses cendres soient éparpillées sur la terre de son pays
!
Quitter ce mausolée glacial pour flâner dans le parc est un réel plaisir. Il abrite, au bord de l'étang, la maison sur pilotis que Ho Chi Minh s'était fait construire, la préférant au palais présidentiel voisin. 

 
Van Mieu, le temple de la littérature





Dans le quartier Dong Da, situé au sud-ouest de la ville, le temple de la littérature, construit au milieu du XIème siècle en l'honneur de Confucius, est un superbe ensemble architectural qui se divise en cinq cours fermées percées de portes et agrémenté d'un superbe jardin.
Dédié au culte de Confucius, il a abrité la première université nationale fondée en 1076 dans laquelle les futurs mandarins étudiaient la littérature, la philosophie et l'histoire. 













Dans la quatrième cour, des tortues de pierre alignées supportent des stèles sur lesquelles sont gravés les noms des lauréats des concours intellectuels qui étaient organisés tous les trois ans.












Et dans le dernier bâtiment, chaque jour, des jeunes femmes en costume donnent un concert de musique traditionnelle.






Chua Mot Cot, la pagode au pilier unique




Construite au XIème siècle, au milieu d'un bassin, cette pagode en bois repose sur un pilier unique dont le sommet a la forme d'une fleur de lotus.
Selon la légende, l'empereur Ly Thai To, se désolait de ne pas avoir d'héritier. Une nuit, la déesse Quan Am lui apparut en songe. Elle était assise sur une fleur de lotus et lui tendait un garçon.
Peu de temps après, l'empereur épousa une paysanne qui lui donna rapidement un fils. C'est donc pour remercier la déesse que l'empereur fit construire cette Pagode. 






Ho Hoan Kiem, le lac de l'épée restituée
Selon la légende, un pêcheur nommé Le Loi (qui deviendra empereur en 1428) reçoit du génie du lac, la tortue d'or, une épée magique pour combattre les Ming, envahisseurs chinois. Après dix années de luttes, il réussit à libérer le pays et se rend sur le lac pour restituer l'épée à la tortue d'or.
Un petit
stupa, la tour de la tortue, est édifié au XVIIIème siècle pour commémorer cet événement.
On prétend qu'aujourd'hui encore une tortue géante vit toujours au fond du lac et qu'il est possible, parfois, de l'apercevoir. 
Près de l'île, le pont du soleil levant permet d'accéder au temple de
Ngoc Son (le temple de la montagne de jade) construit au XIXème siècle.


la cathédrale Saint Joseph

A proximité du lac se trouve la plus vieille église de la ville terminée en 1886 : la cathédrale Saint Joseph. On ne peut pas dire que le bâtiment soit bien entretenu et ses murs sont un peu lépreux. Le catholicisme n'est pas vraiment en odeur de sainteté auprès du gouvernement qui reproche au Vatican de se mêler des affaires intérieures du pays mais le culte catholique y est de nouveau célébré depuis 1990, après plus de trente ans d'interdiction.

Mais à l'intérieur, des femmes composent de superbes bouquets pour décorer l'autel et, aux abords immédiats, des fidèles ont peint une grande fresque religieuse. 





36 Phuo Phong
Au nord du lac Hoan Kiem se situe le vieux quartier et c'est en cyclopousse qu'il faut s'y rendre.Ce quartier aux rues très étroites date de plus de six siècles et c'est sans doute le plus populaire de Hanoï.
Les commerçants sont regroupés par activité dans chacune de ses 36 rues : chaque rue est traditionnellement le siège d'une corporation et porte le nom des marchandises qui y sont vendues.
Bien que le petit commerce ait été interdit pendant plus de quarante ans, le quartier a retrouvé toute son animation depuis une quinzaine d'années.

Au milieu de centaines d'échoppes, la densité de population est impressionnante.






Installées sur le bord des trottoirs, des femmes avec leur traditionnel chapeau conique proposent des plats cuisinés de toutes sortes et les gens mangent là, accroupis sur le sol. On circule au milieu des odeurs de gingembre, de curry, de clous de girofle,de badiane... et de poussière.




Mua Roi Nuoc, le théâtre de marionnettes 
Au nord-est du lac se trouve le
Mua Roi Nuoc, théâtre municipal de marionnettes aquatiques. Le spectacle est un émerveillement.


Les manipulateurs sont cachés derrière la scène, immergés dans l'eau jusqu'aux hanches, et ils actionnent, au moyen de pieux et de perches de bambou, les marionnettes en bois sculpté qui évoluent sur l'eau.


Taillés généralement dans du bois de figuier, les marionnettes ont une cinquantaine de centimètres de hauteur (elles sont généralement hors d'usage au bout de trois mois), les membres et la tête sont articulés et il faut parfois jusqu'à quatre marionnettistes pour faire évoluer une seule d'entre elles.




Un orchestre accompagne le spectacle qui se compose d'une douzaine de petites scènes, de quelques minutes chacune, qui décrivent l'organisation de la vie dans la campagne vietnamienne : le rythme des saisons, la récolte du riz, les fêtes de la moisson, les fêtes religieuses.
Le clou du spectacle est sans doute l'apparition du dragon qui crache des feux d'artifice. 



Le théâtre de marionnettes sur l'eau, Mua Roi Nuoc, est une tradition unique au monde et elle est spécifique au delta du fleuve Rouge, sans doute parce que cette région compte beaucoup de lacs et de mares.
Les spectacles de marionnettes sur l'eau sont nés au Xième siècle et les fêtes villageoises, au début et à la fin de chaque cycle agricole, proposent des spectacles de marionnettes sur l'eau. Ils ont généralement lieu dans la nature, les spectateurs s'asseyant sur l'herbe, ou parfois dans un théâtre provisoire de comédiens itinérants.
Le théâtre Than Long, à Hanoï, a formé plusieurs troupes qui participent aux représentations données chaque jour dans la capitale ou effectuent des tournées dans les provinces du Nord ou à l'étranger.
Peints de couleurs vives, les personnages sont articulés au niveau de la tête et des membres et pèsent parfois plus de quinze kilos.
Chaque marionnette représente un personnage populaire confronté à des personnages historiques, mythiques ou légendaires.
Il ne faut pas manquer une représentation du Mua Roi Nuoc lorsqu'on se rend au Vietnam. Le spectacle est féerique et l'ambiance de la salle unique.




consulter l'album : Vietnam - Hanoï
(à suivre : la baie d'Halong) 
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