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17 septembre 2009 4 17 /09 /septembre /2009 07:47

légende


Une vieille légende hindoue raconte qu'il fut un temps où tous les hommes étaient des dieux.

Comme ils abusèrent de ce pouvoir ,Brahma, le maître des dieux, décida de le leur retirer et de le cacher dans un endroit où il leur serait impossible de le retrouver. Oui, mais où ?

Brahma convoqua en conseil les dieux mineurs pour l'aider à résoudre ce problème.

- enterrons la divinité de l'homme, proposèrent-ils.

Mais Brahama répondit :

- cela ne suffit pas, car l'homme creusera et trouvera.

Les dieux répliquèrent :

- dans ce cas, cachons-la au fond des océans.

Mais Brahma répondit :

- non, car tôt ou tard l'homme explorera les profondeurs de l'océan. Il finira   par la trouver et la remontera à la surface.

Alors les dieux dirent :

- nous ne savons pas où la cacher car il ne semble pas exister sur terre ou   sous la mer d'endroits que l'homme ne puisse atteindre un jour.

Mais Brahma répondit :

- voici ce que nous ferons de la divinité de l'homme : nous la cacherons au   plus profond de lui-même car c'est le seul endroit où il ne pensera jamais à   la chercher.


Et, depuis ce temps-là, conclut la légende, l'homme explore, escalade, plonge et creuse à la recherche de quelque chose qui se trouve en lui.

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14 septembre 2009 1 14 /09 /septembre /2009 13:06

Dans le sud-ouest de l'Inde, sur une superficie de près de 40 000 km2, le Kerala forme une étroite frange côtière fertile qui abrite 40 millions d'habitants.



Rizières, plantations de thé et de café, palmeraies, mangroves, montagnes verdoyantes, lacs, longues plages de sable fin, flore multiple... tout concourt à faire de cette région un endroit paradisiaque.






La légende dit que les dieux confièrent à une douzaine de familles brahmanes le rôle, inhabituel pour elles, de cultiver cette terre. Pour se protéger, elles levèrent une armée et les combattants développèrent la technique du kalari payatt qui serait l'ancêtre de tous les arts martiaux.







Bien avant l'arrivée de Vasco de Gama, cette côte était déjà connue : Phéniciens, Romains, Arabes et Chinois venaient y chercher épices, bois de santal et ivoire depuis le IIIè siècle avant J.C.



et le Kerala d'aujourd'hui a gardé l'empreinte de toutes les civilisations qui l'ont traversé : temples hindous, bien sûr, mais aussi mosquées, églises, synagogues... squares anglais, filets de pêche chinois toujours utilisés...

 

Constitué en 1956, le Kerala a été le premier état au monde à élire, librement, un gouvernement communiste en 1957. Ce régime a favorisé un partage plus équitable des terres et des revenus, la baisse du taux de mortalité infantile et un taux d'alphabétisation qui est le plus élevé de tout le pays.

Avec une tradition culturelle importante, le plus haut revenu par habitant du pays, le kerala est devenu l'un des Etats indiens les plus progressistes.

 

les backwaters

Tout le long de la côte, s'enfonçant parfois assez loin dans les terres, un réseau de lagunes, de lacs, de rivières et de canaux constitue une formation géologique unique : les backwaters.

Les étendues d'eau recouvertes de fleurs aquatiques (lys, lotus, jacinthes...), les oiseaux et les échassiers, les maisons bâties sur d'étroites bandes de terre donnent à cette région une beauté toute particulière.

Les backwaters longent 900 km de côte et sinuent à l'intérieur des terres pour constituer environ 1 500 km de canaux, naturels ou artificiels,
incluant plusieurs grands lacs et permettent ainsi l'approvisionnement en eau potable et l'irrigation des rizières.

S'étendant sur presque toute la longueur de la côte du Kerala, ils sont alimentés par une quarantaine de fleuves côtiers qui vont se jeter dans la mer d'Oman et les lagunes ont été constituées par l'action des vagues et des courants côtiers,

créant une barrière d'îles basses aux embouchures des fleuves.

Depuis des siècles, ils ont permis le transport des marchandises - riz, épices, noix de coco, caoutchouc... - et des hommes depuis l'intérieur du pays jusqu'à la côte.

 




Naviguer sur les backwaters est un véritable enchantement... Les bateaux longent les palmeraies et les villages plantés sur d'étroites bandes de terre et dont les habitants, depuis la berge, vous saluent en toute simplicité.

Les jacinthes fleurissent à la surface de l'eau et les gracieuses aigrettes blanches, les martins pêcheurs multicolores et de nombreuses variétés d'oiseaux font retentir l'air de leurs chants qui se mêlent aux cloches
des églises, au chant des temples et à l'appel du muezzin.

Au fil de l'eau, on assiste au transport du copra (amande de coco séchée), du coir ( fibre de coco), des noix de cajou...des matériaux de construction... et on croise de petites embarcations chargées de toutes sortes de produits destinés à la vente dans les villages.

 


le kettuvallam


Pour naviguer sur ces canaux, il est possible d'embarquer sur un house-boat, bateau dérivé du kettuvallam (ancienne barge à riz) qui, avec sa quinzaine de mètres de long offre tout le confort : salon sur pont, chambre(s), salle de bain, eau chaude, salle à manger et cuisine.

Construit de manière traditionnelle, le house boat est en bois et il est couvert de branches de cocotiers entrelacées.



Aux environs de 17 heures, le capitaine jette l'ancre dans un endroit calme et le le house boat cesse de naviguer pour la nuit. Cela laisse tout loisir d'aller à la découverte du village le plus proche pendant que l'équipage prépare le repas du soir.

On s'endort à bord dans l'harmonie et la sérénité pour s'éveiller au petit jour dans le chant multiple des oiseaux.







Aller dans le Kerala sans s'offrir le luxe de passer au moins 24 heures sur un house boat serait renoncer à un immense émerveillement. 

 




le kathakali
 







Le kathakali est l'une des plus célèbres formes du théâtre dansé classique de l'Inde du Sud et il met en scène un conte épique hindou. Les acteurs content l'histoire à travers des gestes précis des mains (les mudras) et des expressions du visage pendant que les chanteurs, accompagnés par la musique, déclament le scénario.

Les personnages, habillés et grimés de manière extravagante - et parfois caricaturaux dans leurs expressions - illustrent les thèmes classiques de la terre et du cosmos, des dieux, du vice et de la vertu...










La pratique du kathakali est extrêmement complexe et obéit à des règles très strictes : il faut plusieurs années pour devenir un acteur de kathakali et les enfants en fréquentent les écoles dès l'âge de 7 ans. 












*********


 














































































J'ai séjourné plusieurs fois au Kerala mais il demeure toujours pour moi un endroit exceptionnel et je n'envisage pas d'aller en Inde sans m'y arrêter quelques jours.

    

 

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11 septembre 2009 5 11 /09 /septembre /2009 16:23



 

 

 

Considéré comme le berceau de l'antique culture dravidienne, le Tamilnadu est le véritable coeur de l'Inde du Sud. Les Dravidiens, descendants de  l'une des premières civilisations de l'Indus, seraient arrivés là vers 1 500 ans avant J.-C.

S'il est avant tout la région des temples, le Tamilnadu a une grande tradition culturelle : musique, danse, cinéma...  

Festif, le Tamilnadu est aussi très coloré. Plus qu'ailleurs, les couleurs des saris sont lumineuses et contrastées et la plupart des femmes habillent leurs cheveux de guirlandes de fleurs tous les jours, même pour travailler. 

      

 

 

Madras - Chennai

 

L'ancienne Madras est aujourd'hui devenue Chennai. Avec plus de 7 millions d'habitants, elle est une des quatre métropoles du pays. Capitale du Tamilnadu, Elle demeure le bastion de la culture tamoule. Mais par-dessus tout, Chennai reste la capitale des musiques classiques de l'Inde
 
 


La production de l'industrie cinématographique rivalise avec Bollywood et les murs de Chennai sont couverts d'affiches géantes. Les vedettes de cinéma ne se contentent pas de leur célébrité cinématographique, elles investissent le monde politique : depuis près de 40 ans les ministres en chef de l'Etat ont presque tous été des scénaristes et des acteurs.

 

Malgré la renommée de ses concerts de musique carnatique qui attirent les amateurs, ses festivals de danse,  sa plage immense, ses centres commerciaux flambant neufs, son quartier des bijoutiers... Chennai avec sa châleur suffocante et les effluves qui montent de la rivière ne donne pas envie de s'y attarder.

Mahabalipuram
 

A 50 km de Chennai, Mahabalipuram (Mamallapuram), inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco, est le plus grand site archéologique de l'Inde du Sud.






C'est un ensemble étrange qui remonte au VIIè et VIIIè siècle dont on ne sait pas pourquoi il fut construit ni pourquoi il fut abandonné.






Le site une très grande plage parsemée de mandapas (hall d'un temple) et de rathas (chars de procession privés de roues) en granit monolithique au milieu du taureau Nandi, de Ganesha, de Krishna, un combat entre une mangouste et un cobra...

 

Une immense paroi de pierres (27 mètres de long) - baptisée l'ascèse d'Arjuna - où de multiples figurines sont sculptées en bas reliefs. Des animaux, un ascète en posture de yoga, des jeunes filles qui se pavanent, des créatures diverses, mi-humaines, mi-animales. Aucun dieu n'est présent apparemment. Des souris qui dansent autour d'un chat...

Mahabalipuram est resté un centre réputé de la sculpture sur pierre - avec une école de formation - et ses artisans exportent leurs oeuvres vers le monde entier.

 
 

Pondicherry


 

Ancien comptoir français situé sur la côte de Coromandel, Pondicherry est revenu à l'Inde en 1954.






Comme autrefois, la division demeure entre la ville blanche et la ville noire séparées par un canal qui traverse la ville du nord au sud.







D'un côté, c'est l'Inde des couleurs, de la multitude et du bruit avec des milliers de rickshaws, de scooters et de vélos (que l'on peut aisément louer pour quelques roupies).











De l'autre, tout est ordre écrasé par le soleil, et silence dès que tombe la nuit. Les rues, qui ont gardé pour nombre d'entre elles des noms français (Mahé, Surcouf, Suffren...) se coupent à angles droits et sont bordées d'élégantes demeures coloniales  aux vérandas fleuries. Au bout de ces rues, on aperçoit la mer bordée par une promenade.

 

 



























A Pondicherry, il y a environ 150 temples.
Dans une petite rue, près de l'ashram de Sri Aurobindo, le temple Sri Manakula Vinayagar est sans doute le plus animé et le plus accueillant. Il est dédié à Ganesha et si vous vous y rendez avant la nuit, vous pourrez y rencontrer un éléphant qui vous adoubera de sa trompe si vous lui offrez une touffe d'herbe spéciale (à acheter à la boutique juste en face du temple) ou une piécette qu'il remettra à son maître.


Madurai




La ville la plus fabuleuse du Tamilnadu est sans doute Madurai. La ville de la belle déesse aux yeux de poisson, Meenakshi. C'est une des villes les plus anciennes de l'Inde et c'était un grand centre littéraire durant les trois premiers siècles de l'ère chrétienne.



Madurai offre des palais, des musées, une rivière où le soir se baignent les vaches, une vie urbaine animée mais avant tout Madurai est un temple. Elle ressemble à un énorme bourg avec ses rues poussiéreuses, larges, remplies d'une foule de gens et de rickshaws. Et au-dessus des toits, les tours du temple réputé le plus imposant du pays, que l'on aperçoit de loin.













Centre de pèlerinage depuis des siècles, Madurai est peut-être un des lieux de culte les plus fascinants de l'Inde.













L'ensemble sacré couvre une superficie de 6 ha et la foule (environ 10 000 personnes chaque jour !) envahit le temple en un flux continu à travers les halls, les vestibules, les mandapas, jusqu'au coeur du sanctuaire où brille dans la lumière des lampes à huile, la statue du dieu. Sa contemplation, le darshan, étant la récompense ultime.






Enceintes multiples d'où s'élèvent de nombreux gopurams multicolores (ces tours qui semblent faites de personnages entassés). Des sanctuaires, des galeries qui semblent interminables, des cours, des statues, des successions de mandalas au plafond, une vache sacrée, un éléphant qui déambule dans le temple et effleure de sa trompe les pèlerins qui lui font une offrande, des peintures murales, d'étranges objets, un bassin de purification... des pèlerins venus de toute l'Inde.






Et chaque soir, à la même heure, des fidèles qui accompagnent la statue de Shiva que l'on transporte de l'autre côté du temple pour qu'il rejoigne sa femme, Meenashki aux yeux de poisson, version de Parvati.


 

 

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31 août 2009 1 31 /08 /août /2009 22:17
Le Rajasthan, état le plus coloré - et le plus visité - de l'Inde, est une terre saisissante de contrastes.




Forteresses et palais surgissent au milieu des terres arides que parcourent les habitants, femmes et hommes, vêtus de couleurs éblouissantes.
Les princes rajpoutes, descendants du soleil, de la lune et du feu, ne craignaient pas la mort et se livraient des guerres incessantes.











Ils ont créé des cités magiques, des forteresses et des palais alors que la population, essentiellement rurale, peinait à survivre sur cette terre rocailleuse. Cela reste vrai aujourd'hui encore et le
Rajasthan est un des états les plus pauvres de l'Inde.








Le Rajasthan, c'est aussi la région des copies de miniatures anciennes, de la musique et de la danse.















"L'Occident a choisi la particule, le morcellement note par note. L'Inde choisit l'onde, une sorte de courant fait de particules sans doute, mais si intimement fondues qu'elles ne forment qu'une seule vibration linéaire en passant par toutes les nuances du son."
 

Jaipur

Avec environ 3 000 000 d'habitants, Jaipur est la capitale du Rajasthan.
C'est la peinture des murs et des portes d'enceinte qui a donné à Jaipur son surnom de "ville rose".
C'est en 1876 que le Maharadja décida de repeindre toute la ville à l'occasion de la visite du Prince de Galles. Après plusieurs essais, c'est la couleur rose qui fut retenue et au jourd'hui encore, les propriétaires continuent d'entretenir avec soin les façades de leur maison.









Hawa Mahal
ou palais des vents
Cette  façade de grès rose, délicatement ajourée, donnant sur la rue est sans doute l'édifice le plus célèbre de Jaipur. Construite en 1799, elle fut conçue pour permettre aux femmes du harem royal de voir le spectacle de la rue sans être vues, dans la fraîcheur des courants d'air.









le fort d'Amber


On peut accéder à ce superbe palais fortifié à pied, en voiture ou à dos d'éléphant !

 





Construit au XVIème siècle, c'est une place protégée par des collines fortifiées, des murs d'enceinte et des tours de guet.







A droite du jardin des femmes, une pièce est dotée d'un système d'air conditionné : les ouvertures ont été faites de manière à provoquer un courant d'air et de l'eau parfumée circulait au-dessus de ces ouvertures devant lesquelles elle tombait en minces rideaux. Le vent passant dans ce rideau amenait alors un air frais et parfumée. 




Udaipur


Udaipur, la cité de l'aurore, est la capitale du Mewar.
C'est, dit-on, la cité la plus romantique et la plus séduisante du
Rajasthan avec ses lacs et ses palais qui semblent flotter sur l'eau.
Elle abrite encore aujourd'hui la plus ancienne école de peinture du
Rajasthan, fondée vers le milieu du XVIème siècle.
La dynastie des
Sisodias (fondateurs d'Udaipur) est considérée comme la plus ancienne dynastie survivante du monde. Elle remonte à 76 générations (plus de 1 500 ans) et les Sisodias se disent descendants du soleil.



le city palace

Sur la berge du lac
Pichola, transformé aujourd'hui, pour une grande partie en musée géré par le gouvernement.



Composé de 4 palais distincts, de pavillons et de kiosques reliés entre eux par des jardins et des cours, la construction du City palace a débuté au XVIème siècle pour se terminer 3 siècles plus tard.
Dans la tourelle de verre, murs et plafonds sont recouverts de miroirs rouges et gris très travaillés, et la porte est en ivoire sculpté.






La tourelle peinte est riche en peintures représentant la vie à la cour d'Udaipur. Au début du XIXème siècle, c'est dans cette tourelle qu'une jeune princesse de 16 ans s'empoisonna à l'essence de pavot : elle était convoitée par deux rajas et voulait, par sa mort, éviter à son père les représailles de celui qu'elle aurait évincé.



le Jag Niwas








Plus connu sous le nom de
Lake Palace, le Jag Niwas est semblable à un bateau flottant sur l'eau.





Edifié en 1746, il est en fait un ensemble de plusieurs palais qui étaient la retraite des
maharanas pendant l'été.
Tout en marbre blanc, il couvre près de 1,5 ha et a été orienté de telle manière que la brise du lac vienne rafraîchir les cours intérieures, les jardins et les kiosques.
Ses appartements aux voûtes cintrées sont décorés de peintures murales, d'incrustations de pierres précieuses, de miroirs...


Aujourd'hui, cet endroit est devenu un superbe hôtel.



"Les Indiens viennent d'une civilisation à la conception plus élastique du temps qui permet à chacun de prendre longuement et naïvement son temps pour étirer ses voyelles"

      
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31 août 2009 1 31 /08 /août /2009 17:39



 

C'est essentiellement au Taj Mahal que l'Uttar Pradesh doit sa réputation.
La plus grande partie de la population est constituée de paysans pauvres qui ont peu profité du fait que presque la moitié des Premiers Ministres de l'Inde sont issus de l'élite de la région.


Agra - le Taj Mahal





Considéré comme le plus grand chef-d'oeuvre architectural du monde, le Taj Mahl est devenu l'emblème touristique de l'Inde.
C'est un véritable poème  en marbre blanc construit par amour.
Mumtaz Mahal, épouse favorite de l'empereur moghol Sha Jahan, meurt en 1631 en donnant naissance à son quatorzième enfant. Pour immortaliser celle qu'il vient de perdre, l'empereur accède au dernier désir de sa femme : faire construire un monument d'une beauté sans pareille afin de symboliser leur amour éternel : le Taj Mahal.







On estime que 20 000 ouvriers ont travaillé sans cesse pendant 22 ans pour réaliser ce mausolée d'une parfaite harmonie.
Le dôme central du tombeau est entouré par quatre minarets identiques inclinés vers l'extérieur pour qu'en cas de tremblement de terre ils s'écroulent dans la direction opposée au tombeau.



En tout, 28 types de pierres précieuses et semi-précieuses (turquoises, saphirs, lapis-lazulis, agates, onyx...) en provenance de diverses régions de l'Inde ont été utilisées pour composer des motifs de marqueterie dans le marbre blanc.





le fort d'Agra ou Fort Rouge





C'était la demeure impériale du grand Akbar, sur la rive de la Yamuna. La construction de cet imposant palais en grès rouge débuta en 1565. Il fut ensuite agrandi par son petit-fils, Shah Jahan (cf. le Taj Mahal) qui le dota d'édifices en marbre blanc.





Les murs d'enceinte, hauts d'une vingtaine de mètres, mesurent 2,5 km de circonférence et entourent une superficie de 600 000 m2.
Au milieu des cours et des jardins s'élèvent des bâtiments, palais, mosquées...
Les dédales, les terrasses, les pièces constamment ventilées dominent la Yamuna.







Fatehpur Sikri










Au milieu de la plaine, sur une masse rocheuse, cette grande cité-fantôme fortifiée fut édifiée par le grand Akbar qui en fit sa capitale de 1571 à 1585. La ville fut abandonnée peu après sa mort car elle avait été construite sur un site insuffisamment irrigué.









Akbar est une grande figure de l'histoire indienne. Né en Afghanistan, il devint empereur à l'âge de 13 ans et étendit son empire jusqu'en Inde du Nord. Humaniste, il ne savait ni lire, ni écrire mais sa culture était immense. Musulman, il tenta de comprendre cette Inde hindoue et il incarne aujourd'hui encore les idéaux de tolérance et d'humanisme.





 
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25 août 2009 2 25 /08 /août /2009 12:33

 
Plus d'un milliard d'habitants - dont 3 sur 4 vivent en milieu rural - sur une superficie de 3 291 000 km2,
28 états,
2 langues officielles : le hindi et l'anglais, mais aussi 21 autres langues,
des milliers de quotidiens et d'hebdomadaires,
toutes les religions,
un âge moyen de 25,6 ans et une espérance de vie de 63 ans...
C'est la République fédérale de l'Inde.
La capitale, Delhi, compte 20 millions d'habitants mais elle est distancée de plus de 2 millions d'habitants par Bombay.
Un pays en plein essor même si 75 % des Indiens vivent avec moins de 2 euros par jour. 
Voilà pour les faits bruts parfaitement accessibles à notre culture occidentale.

Mais l'Inde échappe totalement à tout ce qui se met en équation. Elle est impossible à expliquer, à comprendre, car elle est en dehors de notre logique. Ancestral et moderne, ce pays qui, à lui seul, est qualifié de sous-continent, est une véritable mosaïque qui n'en finit pas de nous fasciner, de nous surprendre.
Sa diversité, son étrangeté, ses richesses sont si grandes qu'"il faut trois vies pour connaître l'Inde", dit un proverbe de ce pays.
Dès que nous posons le pied sur son sol, couleurs, odeurs, émotions, sensations nous assaillent... Imperceptiblement, les certitudes s'évanouissent cédant la place aux questionnements car l'Inde fait voler en éclats notre croyance en la rationalité du monde. L'Inde nous enseigne quelque chose de fondamental : le doute, le fait qu'aucune chose n'est jamais ce qu'elle paraît être.



Mother India 



L'Inde ? Je l'ai découverte en 2006, après avoir plusieurs fois remis ce voyage pour lui préférer d'autres destinations. Mais depuis, j'y suis retournée plusieurs fois, comme aimantée sans trop comprendre par - ou pour - quoi. J'y retournerai en janvier pour plusieurs semaines, espérant peut-être m'en "libérer" pour aller vers d'autres horizons.





L'Inde n'est pas seulement une région du monde dans laquelle on se rend pour voir des "choses" différentes. Elle provoque l'éclatement des limites du "moi", l'immersion dans un climat religieux et une philosophie aux antipodes de ce que nous connaissons et une (in)temporalité qui nous désoriente. Partout, la présence humaine s'impose et c'est une destination qu'il faut bannir si nous n'aimons pas les hommes.



Le voyage - chaque voyage -  en Inde ne peut qu'être un événement fort dans notre vie. C'est sans doute pourquoi certains, à peine arrivés dans ce pays, ne pensent qu'à le quitter le plus vite possible afin de ne pas se sentir remis en question, de ne pas être déstabilisés. Il provoque des émotions fortes, "tourneboule" notre inconscient et en fait affleurer des pensées que nous avions occultées depuis longtemps. Romain Rolland parlait, en ce qui concerne l'appréhension de l'Inde, de "sentiment océanique". Et cette expression me semble tout à fait adéquate. Quels que soient les lectures que nous avons pu avoir avant de partir pour ce voyage, quels que soient le nombre de fois que nous sommes déjà venus dans ce pays, nous ne pouvons échapper au sentiment d'étrangeté qui nous saisit dès que nous posons le pied sur le sol indien.




Nous sommes submergés et conscients qu'il nous faut simplement nous laisser aller à la naïveté, oublier tout ce que la culture rationnelle a barricadé en nous.
L'impression est qu'il n'y a pas ici de cloisonnement, tout se mêle : le passé et le présent, l'archaïsme et la modernité, les sciences et la religion, le business et les légendes... L'Inde se réfère en permanence à ses cinq millénaires d'existence et les inclut dans son quotidien.


Toutes les invasions, toutes les cultures qui sont "passées" par ce pays ont été assimilées pour devenir partie intégrante de l'entité indienne. Il n'y a pas eu de rupture au cours des siècles.
Aucune époque n'en a annihilé une autre. Elles se sont intégrées les unes aux autres, constituant une entité sans autre référence qu'elle-même. Et nous demeurons fascinés par toutes ces facettes que nous présente l'Inde. Toutes ces facettes qui constituent un ensemble dont nous ne viendrons jamais à bout de la cohérence. Nous croyons avoir compris quelque chose qui est aussitôt remis en question. N'étant pas né en Inde, nous ne pouvons espérer la comprendre jamais.


Et pourtant, après avoir renoncé à comprendre, à appliquer notre logique à ce continent, à modifier notre perception du réel, à oublier nos repères, nous pouvons éprouver un "sentiment océanique" et prendre conscience que le monde n'est qu'un vaste théâtre d'ombres. Que deviennent  les certitudes dans ce contexte ? Protéger notre moi à tout prix ne nous interdit-il pas d'aller vers la liberté infinie ? 




     L'Inde n'est pas un pays serein, idyllique, spirituel... Elle est le lieu qui nous projette au-delà de la conscience que nous avons de nous-même en nous sollicitant inlassablement - dans la séduction ou le rejet.






L'Inde ne peut pas être la destination de ceux qui sont ancrés dans leurs certitudes, qui croient avoir emmuré leur inconscient, qui ont peur de découvrir que, au bout du compte, ils n'ont peut-être pas raison.
 





Elle nous confronte à la misère et à la dignité, au paradoxe de la vie, à notre humanité et à notre solitude, à notre impuissance et à notre liberté, à nos désirs et à nos peurs les plus intimes.
Elle nous offre la présence permanente du sacré dans le quotidien, l'inégalable beauté de ses palais et de ses temples, et nous impose l'étendue de ses bidonvilles.






Elle nous apprend que le temps est subjectif et que la vie est paradoxe, que le monde ne nous appartient pas mais que l'éternité est dans chaque instant.

















l'hindouisme



 




Bien que l'Inde compte diverses religions et sectes religieuses, la grande majorité de la population est hindoue.
Troisième religion dans le monde par le nombre de fidèles, après le christianisme et l'islam, l'hindouisme n'a ni fondateur, ni autorité centrale, ni représentants.
Le panthéon indien est composé d'une multitude de divinités qui sont les représentations de l'Etre suprême, et, à leur tête, se trouve la trinité composée de Brahma (le créateur), Vishnu (le protecteur) et Shiva (le destructeur).
L'hindouisme prend racine dans des croyances millénaires en la fertilité et dans le pouvoir des forces naturelles et le culte des dieux et de nombreux rituels y sont extrêmement importants.
Même si les temples sont très fréquentés, tous les foyers possèdent un lieu de culte familial.





Les Hindous considèrent que la vie terrestre est soumise à des cycles : l'homme renaît selon le processus du samsara et c'est sa conduite dans la vie présente qui détermine la qualité de la suivante. Celui qui vit vertueusement accroît ainsi ses chances de renaître dans une caste supérieure alors qu'un mauvais karma peut entraîner la réincarnation en un animal. Il faut acquérir une grande connaissance pour espérer rompre le cycle du samsara, mettre fin au cycle des renaissances et atteindre enfin la libération.






ganesh 


Une tête d'éléphant sur un corps d'homme : ce personnage est présent partout en Inde : ce personnage est présent partout en Inde. Dans les temples, dans les maisons, dans les bazars...
Dans la mythologie, il est le maître des ganas, les serviteurs de Shiva, et l'étymologie de Ganesh réside dans le mot "gana" (serviteur).
Sa mère, Parvati, créa seule ce fils, avec une terre particulière, du safran et de la rosée.
Il incarne la force et la sagesse - d'où le rôle premier qui lui est attribué - mais il est avant tout celui qui calme les querelles et efface les obstacles.
Ses oreilles grandes ouvertes sont à l'écoute des soucis de ceux qui s'adressent à lui, et son ventre rebondi est le signe qu'il absorbe ces soucis.
Coquet, joyeux, bienfaisant et extrêmement populaire, c'est sans doute le dieu le plus représenté dans les maisons indiennes. 





le chemin

Culturellement, les Indiens divisent volontiers une existence en quatre périodes : l'âge de l'apprentissage, l'âge de la production (fonder une famille et gagner de quoi l'entretenir), l'âge de la retraite et enfin celui de l'errance au cours duquel tous liens sociaux et familiaux sont rompus.
Il n'y a cependant pas d'âge pour quitter le système social et devenir saddhu (ascète renonçant, celui qui essaie d'atteindre l'Eveil - souvent aussi appelé swamiji ou babaji.
Le saddhu choisit la voie la plus directe, mais la plus délicate, vers la libération. Vers la libération du samsara qui est le cycle continuel de naissance-mort-renaissance.
Le sanyasim est un ascète errant qui a renoncé, comme le saddhu, aux choses matérielles pour entrer dans le dernier stade des ashrama.
L'ashrama est un système selon lequel la vie comporte trois stades que seuls les trois plus hautes castes peuvent atteindre : le brahmachari (étudiant chaste), le grihasta (le maître de maison qui remplit son devoir envers ses ancêtres en fondant une famille et en faisant des sacrifices aux dieux) et le sanyasin qui vit comme un saddhu.




Il peut avoir eu une épouse, des enfants, un métier, mais parvenu au quatrième âge de sa vie, il se libère de tous ses liens. Il erre alors, allégé, dépendant seulement des dons pour sa nourriture et son logis. Il se vêt alors d'orange - signe de son renoncement - et porte tous ses biens sur lui.
Ces innombrables renonçants, tout à la fois craints et respectés, constituent une force non négligeable dans l'Inde du XXIème siècle.
Les chemins suivis sont très divers, sachant qu'en Inde, ce qui importe avant tout est d'être en chemin vers le divin.




le sari


Vêtement traditionnel des Indiennes, le sari est une longue bande de tissu de 5 à 9 m de long sur 1 mètre de large.
Il se porte sur un jupon (ghagra) avec un bustier très ajusté qui laisse le ventre nu (choli).
Se draper dans un sari nécessite une grande dextérité. Il faut prendre l'extrémité non décorée du sari et la coincer dans le jupon, au milieu du ventre (la bordure inférieure touchant le sol afin de cacher les pieds). On forme ensuite plusieurs plis d'une dizaine de cm avec la partie supérieure du sari que l'on glisse dans le jupon, légèrement à gauche du nombril.
Le tissu restant (palloo) est alors passé sous l'aisselle droite puis sur l'épaule gauche (la partie qui retombe dans le dos doit atteindre les genoux).


les couleurs



La couleur des vêtements revêt pour les Indiens une valeur symbolique.
Couleur traditionnelle des brahmanes (la teinture est considérée comme impure), le blanc est aussi la couleur du deuil.
Autrefois couleur de la caste des vaishya (marchands), le vert est aujourd'hui surtout un signe d'appartenance à la communauté musulmane.
Le bleu est la couleur de la caste des shûdra (agriculteurs, artisans...)
Le rouge (supposé être de bon augure) est la couleur des kshatriya (guerriers)
Le jaune et le safran sont liés à la religiosité, à l'ascétisme.


le khôl - le neem



Le khôl dont on enduit les yeux des enfants est avant tout une protection : contre l'éclat de la lumière solaire, contre les insectes (les mouches notamment). D'où sa réputation proverbiale de repousser les maladies.
Artisanalement, il est fabriqué à partir d'une amande brûlée à la flamme d'une bougie dont on récolté la suie.


Pour entretenir leur dentition, les Indiens utilisent volontiers une branchette de neem, variété de margousier appelé aussi "lilas de Perse". Son écorce, quand elle est mâchouillée dégage un produit antiseptique. C'est pourquoi cet arbre, grâce au vaste spectre de ses propriétés thérapeutiques, est considéré comme un remède universel.



la circulation

La circulation, partout en Inde, est chaotique.


Sur toutes les routes, des carrioles surchargées, des camions, des taxis, des bus, des voitures, des rickshaws, des motos slaloment au milieu des nombreux nids-de-poule et se dépassent à grands coups de klaxon sans sembler s'inquiéter d'éventuels véhicules arrivant en face ou des vaches sacrées qui traversent la route en toute quiétude.



Dans les villes, les interminables embouteillages, la clameur des klaxons de voiture et des cornes des rickshaws offrent le même tohu-bohu.
Le réseau de bus est important mais il n'est pas facile de réussir à se faufiler entre les passagers pour trouver une petite place.







le transport scolaire










les Indiens

Sur cet immense territoire, pendant plusieurs millénaires, explorateurs, marchands, colons, mercenaires, envahisseurs se sont succédés.
C'est au début des années 1920 que des fouilles ont permis de découvrir, dans la vallée de l'Indus, les traces de la première civilisation indienne qui se situerait entre 2500 et 1800 avant J-C.








Adivasi, Aryas, Dravidiens, Arabes sémites (venus d'Iran et d'Afghanistan), Juifs (de Nabuchodonosor), Zoroastriens (de Perse), Moghols, Portugais, Britanniques, Français... ont déferlé sur l'Inde pour se mélanger peu à peu aux peuples déjà présents.









Aujourd'hui, ce qui fait la différence entre les individus, ce ne sont pas les origines mais la religion et la caste.
L'hindouisme, pratiqué par plus de 80 % de la population figure parmi les religions les plus anciennes de l'humanité. Les musulmans sont un peu plus de 10 %, les chrétiens moins de 2,5 %, les Sikhs environ 2 % et les bouddhistes et les jains moins de 1 %.




Le système des castes demeure la base de la structure sociale. On distingue 4 castes (varna) : les brahmanes (nés de la bouche de Brahma), les kshatrias ( guerriers nés de ses bras), les vaishya (marchands nés de ses cuisses) et les sudra (serviteurs nés de ses pieds).
Dans la réalité, seuls les brahmanes revendiquent l'appartenance à l'une de ces castes. Par contre, les Indiens se réclament des jatis qui se comptent par milliers : jatis de barbiers, de tailleurs, d'agriculteurs... On porte toujours le nom de sa jati et on appartient à sa communauté même si l'on décide de quitter la région et d'exercer un autre métier. 









Le véritable problème n'est pas tant celui des castes que celui des dalits. Les dalits (autrefois appelés les intouchables) sont hors caste et souvent relégués aux tâches les plus basses bien que, depuis quelques années, des quotas leur permettent d'accéder au fonctionnariat, aux universités, et aux responsabilités politiques.








(Je dirai - encore une fois - qu'il est vain, inutile et dérisoire d'aborder  l'Inde avec la rationalité et la logique de notre culture. Le système des castes est bien plus complexe...et fait partie du paradoxe de ce pays. L'Inde est un pays en mouvement et avec l'accession des dalits aux postes de responsabilité on peut espérer plus de justice dans la société indienne)

























































































 
 

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